Court métrage documentaire - janvier 2025
Ce court-métrage documentaire de 31 minutes a été tourné durant un workshop de performance mené par Claudia Triozzi et Michel Guillet à l’ENSAPC dont le sujet était « Domicile Potentiel ». Pendant une semaine, un petit groupe d’étudiants venus d’horizons différents se sont découverts, ont construit ensemble sons et chorégraphies. Je les ai filmés. Mes principales préoccupations durant le tournage/montage ont été la place de la mise en scène et plus largement une réflexion sur l’esthétique des captations de gestes dansés. Ce qui ressort du film est pour moi la spontanéité égale de : l'action filmée et l'action de filmer.
Le titre, In the Street of Craziness est la traduction des paroles d’une comptine italienne qu’une des étudiante évoque dans le film : La casa via dei
matti. Cette chanson parle d’une maison sans murs, sans toilettes, la plus belle maison du monde, dans la rue des fous, numéro zéro...
« Chacun cherche sa maison, la base à partir de laquelle il lui devient possible d’exister. On habite aussi les rues, les villes et les paysages. Tous ces lieux et ces espaces ont leur qualité propre, leur mémoire. Mais habiter, c’est également des marques sur le sol, dessiner des surfaces, transformer la terre en une demeure. »
Le dialogue des morts consiste à faire se rencontrer plusieurs personnages historiques dans un au-delà, et à écrire une conversation entre eux sur un sujet choisi. Que pourrait-être un dialogue des mortes ?
Cette performance sonore mêle réactivation d’archives et voix fantomatiques de celles qui constituent une autre Histoire de l’art. Dans la bibliothèque qui se transforme alors en espace de recueillement, prenons le temps, nous, vivantes d’écouter les mortes et leurs écrits de femmes, par les femmes, pour le monde.
Sur un air de piano de Lili Boulanger, des voix scandent les noms des artistes de la bibliothèque. Entrecoupées de bruits étranges, de cris de joie ou de douleur, je récite un poème, réalisé par une action d’assemblage de citations de livres de la bibliothèque. Silence.
"Il y a des jours où le silence est plus précis qu’un poème. La parole me trahit, le silence me défigure.
Je suis là où l’on ne m’attend pas.
Ce que je cherche, c’est un état d’innocence. Un calme parfait, sans désir.
J’ai attendu que la lumière se décide. Je n’avais rien d’autre à faire que voir. Je me suis couchée dans la terre. J’ai laissé le vent me recouvrir.
Les montagnes ne bougent pas. C’est pour cela que je les regarde.
Il y avait tant de bruit autour de moi. J’ai choisi de couper et de recoller mes propres phrases. J’ai appris à travailler dans le silence. Mon silence est ancestral. Il parle depuis la blessure.
Il ne s’agissait plus de faire. Il fallait sentir. Être là, avec le rien.
Silence."
Court métrage d'Anna Escaffres - peintre et actrice (projet en cours)
"Au bord des falaises d’Étretat, Léo, une jeune femme rouge, vit dans une tente. Obsédée par sa sensation de faim et aliénée par l’ennui, Léo se rend quotidiennement sur des rochers afin de pêcher son potentiel repas et combler le vide qu’elle ressent.
Suzanne, une peintre nomade, s’arrête un matin sur la plage de Léo. Elle la peint alors dans ses moindres faits et gestes sans jamais réussir à achever une toile. Une relation contemplative se noue alors entre les deux jeunes femmes.
Un soir, Léo se rend une énième fois sur les rochers et fait la découverte d’un oursin. Léo noue alors une relation intime avec cet oursin, qui, par une force indicible, plongera les deux filles dans un voyage initiatique où rêves et cauchemars se confondent."
Dans ce projet, je joue le rôle de Suzanne et prends en charge la réalisation des cinq toiles qui composent le décor du film.
série d'assemblages - 2024
C’est l’histoire d’une pile.
J’empile depuis des années des objets, des documents, trouvés ou fabriqués. Je les pose, machinalement, les uns sur les autres et ne les retouche jamais une fois cela fait. Grandir est l’occasion du grand désempilement (désemparement ?). Cet autel est dédié à la fin de l’enfance, que je célèbre par un jeu.
Un jeu de mélange, d’assemblage, de création de nouvelles traces à partir d’anciennes, de provenances et de dates différentes. C’est alors une nouvelle lecture de mes propres souvenirs et expériences qui se met en marche, à la manière d’une archéologie. Mettre de l’ordre, puis lui désobéir.
Tentative d’index d’événements mineurs dont j’ai été témoins dans des lieux divers, que j’envisage comme un passage incontournable dans mon processus de recherche,littéraire et plastique.
Court métrage d'animation en stop motion - 2024
Carte postale d’un paysage oublié, dont le souvenir se constitue grâce à un assemblage de traces. La musique et le texte sont des compositions originales, bercés par une réflexion autour des écrits d’Adelheid Duvanel, en particulier La Maison Disparue (éditions Corti).
Le lapin qui peuple cet extérieur diffus semble étranger à la réalité, observant le monde avec un regard singulier, peut-être parce qu'il ne s'y sent pas tout à fait à sa place.